La naissance d'une Triple Hélice : le programme des Actions Concertées du Fonds Québécois de recherche sur la nature et la technologie

Files
28_1.pdf (564.68 KB)
Downloads: 1439
TR Number
Date
2003-11
Journal Title
Journal ISSN
Volume Title
Publisher
Université du Québec à Montréal
Abstract

Les débats sur l’état des rapports entre le champ économique, politique et scientifique vont bon train depuis quelques années. Dans ce mémoire, nous nous sommes efforcés de conceptualiser ces rapports à l’aide de la théorie du champ scientifique en prenant comme objet le Programme des Actions Concertées (PAC), un programme de subvention de recherche thématique qui existe dans les trois fonds subventionnaires du Québec, mais financé principalement par le Fonds québécois de recherche sur la nature et les technologies (FQRNT) conjointement avec des organisations gouvernementales et des entreprises privées. Plus précisément, nous nous sommes demandé quelle est la position du PAC au sein des rapports entre le champ politique, économique et scientifique et quelles sont les propriétés que possèdent en commun les chercheurs qui transitent par ce programme.Ce questionnement supposait que nous puissions d’abord décrire la genèse, le développement et le fonctionnement du PAC, en un mot, son histoire, ce qui n’a encore jamais été fait pour ce programme ni même pour le FQRNT. Grâce à la consultation des documents administratifs du Fonds et à diverses autres sources primaires et secondaires, nous avons été en mesure de produire une telle description et montrer comment, lors de sa création dans les années 1970, le programme a profité de l’investissement initial de chercheurs très actifs dans le milieu industriel puis comment, dans les années 1980, il a profité des politiques économiques interventionnistes du gouvernement québécois. D’autre part, en utilisant le Système d’information sur la recherche universitaire (SIRU) et les réponses des chercheurs financés obtenues lors d’une enquête par questionnaire, nous avons été en mesure de reconstituer le profil d’un échantillon de chercheurs soumissionnaires.En regard des résultats que nous avons obtenus, nous émettons l’hypothèse selon laquelle le PAC est un programme à qui ses concepteurs ont donné une configuration qui favorise la reconnaissance d’une forme de capital qui n’est pas spontanément reconnue par les pairs. Ce capital s’acquiert entre autres lors de recherches antérieures réalisées pour le compte des « intervenants du milieu », notamment les partenaires financiers du Fonds. De la même façon que le capital scientifique obtient son rendement maximal lors de l’évaluation scientifique par les pairs, c’est lors de l’évaluation des demandes de financement par un comité composé des partenaires financiers du Fonds que le capital de « pertinence » offre le plus haut rendement. Ainsi, les chercheurs qui ont déjà réalisé des recherches pour les intervenants du milieu concerné ont, devant ce comité, des chances de succès 1,4 fois supérieures aux autres chercheurs, et nous faisons l’hypothèse que le capital que nous avons mis en évidence se compose pour une part d’un capital culturel spécifique (possédé sous la forme d’une connaissance pragmatique des problèmes propres au milieu concerné par l’Action concertée et des codes en usage pour les énoncer) et d’un capital social spécifique (possédé sous la forme d’un réseau d’alliés dans le milieu en question et notamment parmi les partenaires financiers du Fonds).

Description
Keywords
Citation